La Fédération
HISTORIQUE
La première fédération de métiers s’organise au sein de la Cgt en 1902. Il s’agit de la fédération des musiciens, dont le président est alors Gustave Charpentier.
C’est lui qui pose les bases de la fédération que nous connaissons aujourd’hui. Chef d’orchestre, compositeur, puis directeur de l’Opéra comique, Gustave Charpentier avait compris avec ses amis trois idées simples :
- La 1ère, c’est que les artistes sont des travailleurs comme les autres : ils ont des intérêts à défendre et ils ne peuvent le faire que collectivement.
- La 2ème, c’est que le spectacle est une œuvre commune, les uns et les unes ont besoin des autres, de l’étoile au machiniste, de la vedette à l’habilleuse. Chaque métier a sa noblesse, sa grandeur, ses servitudes.
- La 3ème, c’est que pour agir efficacement en tant que salarié‑e, il faut le faire avec l’ensemble des autres travailleur-euse‑s de toutes les professions, de toutes les industries.
D’où la nécessité d’être partie prenante d’une confédération syndicale. Quelles que soient les différences de pensées, c’est à la Cgt que dès le début s’est organisé le syndicalisme dans le spectacle.
En 1909, sera créée la Fédération générale du spectacle, puis en 1914, la fédération des syndicats du spectacle. En 1921, la scission qui divise le mouvement syndical n’épargnera pas notre fédération. Les salariés de nos professions sauront s’en souvenir en refusant celle de 1947 qui amena à la création de Fo. Cette période avait été précédée par un grand élan d’actions unitaires. Nos syndicats avaient combattu un accord conclu en 1946 — les accords de Washington, plus connus sous le nom d’accords Blum-Byrnes — de soumission du cinéma français au profit des grandes compagnies américaines.
Cette mobilisation, à laquelle participèrent largement les citoyens, contraindra le Parlement à voter en 1948 la première loi d’aide au cinéma et à la révision des accords Blum-Byrnes.
Ainsi s’est construite dans notre pays une fédération qui regroupe en son sein l’ensemble des catégories professionnelles du spectacle, du cinéma, de l’audiovisuel et de l’action culturelle. Cette unité et cette diversité constituent une force inestimable. Elle s’appuie sur la communauté profonde d’intérêts qui existe entre les salariés (qu’ils soient artistes interprètes, réalisateurs, techniciens, ouvriers, administratifs ou personnels d’accueil), les auteurs, les compositeurs ou les plasticiens pour lesquels la création, la diversité culturelle et l’exigence du respect des droits sociaux sont intimement liés.
LA CGT
Le syndicalisme fait partie du patrimoine vivant de l’humanité et de la démocratie. Fait social devenu universel, il a d’abord émergé en Europe avec la révolution industrielle, et y est resté depuis profondément enraciné. L’histoire plus que séculaire de la CGT s’inscrit dans cet ensemble. Née de la volonté des salariés de s’organiser collectivement et durablement pour défendre leurs intérêts face à l’oppression et à l’exploitation, pour conquérir des droits et les faire valoir, pour imaginer un monde plus juste et proposer des voies pour y parvenir, sont le coeur de son action syndicale. Bâtie selon deux dimensions professionnelles et géographiques, la CGT s’est forgée et constituée au fil de l’histoire autour d’une conception de solidarité entre les salariés qui combine l’ancrage à l’entreprise et à son environnement territorial.